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Les nettoyeurs de tranchées

Tactique d'assaut et armement d'un détachement de nettoyeurs de tranchées- 1916 -


Des détachements réunissant des escouades de grenadiers, renforcés de quelques voltigeurs et de soldats du génie étaient constitués pour "nettoyer " les tranchées et permettre à la vague d'assaut de ne pas perdre un temps précieux à réduire, sur ses arrières, des îlots de résistances de faibles intensités ou à vérifier que les abris ennemis avaient été évacués.


Quand deux vagues d'assaut devaient se succéder à courte distance, les nettoyeurs étaient placés derrière la deuxième vague. Ils étaient, selon le règlement militaire en usage, prélevés sur les sections de renfort ou sur les compagnies ou bataillons de deuxième ligne et avaient suivi à cet effet, un entraînement spécial.


- Pour obtenir un entraînement judicieux des spécialités introduites dans la compagnie d'infanterie et pour faciliter leur emploi au combat, il est nécessaire que ces spécialités soient groupées et encadrées. L'organisation intérieure de la compagnie (1) doit être, à l'avenir, modifiée en conséquence.


D'autre part, l'expérience des affaires en cours permet de donner sur l'emploi de ces spécialités, et d'une manière générale sur le combat des petites unités, des précisions qui compléteront utilement l'instruction du 8 janvier 1916.


(1) Compagnie de mitrailleuses exceptée, bien entendu.


- Source : Note Annexe provisoire à l'instruction du 8 janvier 1916 sur le combat des petites unités. G.Q.G. Grand Quartier Général des Armées de l'Est : état major du 3e bureau N /22 282 . 1916


Suivant l'importance et l'étendue du point d'appui ou de l'îlot de résistance à nettoyer ces détachements pouvaient être de l'ordre d'une compagnie, ils étaient commandés par des sous-officiers rompus à ces techniques de combats.


Une fois que les vagues d'assaut avaient atteint leur objectif, ils agissaient avec méthode et rapidité, se basant sur les renseignements fournis principalement par les photographies aériennes, se délestant de leur sac à dos, ils se glissaient en petites colonnes, de boyaux en tranchées (une partie des nettoyeurs progressaient par les communications, les autres par le terre-plein), courbés sous le poids des musettes remplies de grenades (1), Armés de revolvers (2) et de poignards (les voltigeurs, quant à eux, conservaient leur fusil) ils jetaient avec célérité leurs chapelets de grenades à l'intérieur des abris, ravageant et pulvérisant les derniers points fortifiés, ne prenant pas toujours le temps de faire des prisonniers et d'aller vérifier les effets dévastateurs des explosions qu'ils avaient produits ; il fallait faire vite, ils le faisaient.


Une fois la besogne terminée, ils pouvaient être chargés de l'occupation et de l'organisation des tranchées conquises. Il leur était adjoint dans ce cas des mitrailleuses ou des F.M.


(1) Défensives, incendiaires et suffocantes voire de pétards à 135 grammes de mélinite ; maniés pour ces derniers par des soldats du génie qui étaient les seuls habilités à se servir d'explosifs. (2) Revolvers modèle 1892 ou pistolets automatiques - modèles réglementaires ; calibre 7,65 genre "Ruby " ou genre "Star " .